La question
Ne se pose pas
Il y a trop de vent

Errands of a french software developer in Melbourne, Australia

Welesley

30 May 2012

Quatre jours extras passés avec des gens talentueux perdus dans une vallée lointaine, sans connexion téléphonique (mais un peu de wifi toussottant). Ma première "retreat" avec Enspiral. 50 réveurs, jeunes et moins jeunes. Passionnés par leur travail, par la planète sur laquelle ils vivent et par les gens qui les entourent. Pour discuter des projets qui ont lieux au sein du collectif, porter un regard sur le chemin parcouru par celui-ci et bosser sur son futur. Et pour bien déconner ensemble aussi.

J’ai passé quatre jours à discuter de programmation, d’urbanisme, d’isolation des maisons, de production d’énergie renouvelable. De communication visuelle. De nouveaux rapports entre réduction du temps de travail et augmentation de la contribution sociale. En temps, pas en argent.

J’ai entendu des Tui, des oiseaux locaux qui font des bruits improbables. J’ai mangé de la nourriture pas très bonne. J’ai eu froid dans la nuit parce que ces Néo-Zélandais ne sont vraiment pas foutus d’isoler un minimum leurs baraques. Mais ce qui est bien, c’est que culturellement, ils ne chauffent pas leurs passoires à 24°C. Ils ne chauffent souvent pas du tout, d’ailleurs, ils se contentent de vivre avec un pull de plus. Pas si cons.

J’ai cru voir un mec mourrir à vélo. On était partis à 2 pour un petit tour, au bout de 200m, traversée d’un vieux pont en bois. Vla’ty’pas que mon compagnon de pédale roule sur une vieille planche qui cède, il culbute, et… s’effondre cinq metres plus bas. Pas de barrière sur le pont, mais pas mal d’arbres pour freiner sa chute. Il s’en sort avec 3 égratignures, la peur de sa vie et moi aussi ou presque. Il y avait des branches partout, il gisait à plat à côté d’un vieux pilier tout rouillé. Quand il s’est mis à parler quelques secondes après son vol, j’ai senti un immense poids quitter mes épaules.

J’ai balancé de la jelly anglaise avec des petits pois verts sur un gars qui croyait qu’on allait manger ça avec Yasmine. J’ai pensé à ma tante Françoise quand j’ai vu ce truc.

J’ai pris des photos.

Beaucoup de photos.

Tout le temps. Là, c’est Andrew qui fait un backflip.

Après une première série de n&b que j’ai présentée super vite à quelques personnes lors du premier repas de midi, j’ai eu carte blanche pour documenter les 4 jours. Et j’ai retrouvé le plaisir du Bistrot d’Emile à Grenoble. L’effacement petit à petit à force de présence évidente qui permet de saisir l’instant fugace. L’attente derrière le viseur de l’expression particulière, l’étincelle dans les yeux, la grimace improbable. Les scènes mémorables figées sur le silicium. Et toujours plus de gens contents et émerveillés. Cet appareil photo, c’était une super bonne idée, merci encore. Et cette première séance impromptue au Bistrot, je crois que je m’en souviendrai toute ma vie.

Ca fait 2 jours que je bosse pour une autre boite. Un chouette projet, des collègues compétents, une organisation du travail aux petits oignons. Des revenus stables pour les 3 prochains mois et ainsi préparer le tour de l’île du Sud pendant tout le mois de septembre en van en toute sérénité. Manque un peu d’étincelle idéologique, mais en attendant, ça paye agréablement le loyer.

;-)

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